Expatriation #7 | Se débarasser du superflu
{Sorry my English pal, this one will be in French only. You can read my last “expatriation” post, though}
Il y a quelque mois, quand on négociait notre départ avec l’entreprise du Cher-et-Tendre, on nous a bien laissé comprendre qu’on nous financerait notre déménagement mais que moins on en aurait moins on les emmerderait mieux ce serait. Après quelques discussions houleuses on a pris la décision de n’emmener avec nous que l’essentiel et de laisser les meubles et autres articles trop volumineux. Restait à définir “l’essentiel”, mais je vous prépare un post la dessus, car vu l’État de l’appartement, ça mérite bien un petit développement!
Du coup, on a décidé de vendre un max de choses, des meubles aux DVDs, en passant par le quintal les quelques vêtements et chaussures que je n’utilise plus. Et, pour ratisser large, j’ai mis des annonces sur Facebook et sur Anibis.
Peu importe l’endroit où tu vends, tu vas irrémédiablement tomber sur des gens malhonnêtes, des gens drôles, des gens qui ne maîtrisent pas l’orthographe à la perfection (au bas mot !) et comme je t’aime bien, je t’ai fait un petit florilège de ceux qui ont une place spéciale dans mon cœur :
On va commencer en douceur, par le malpoli. Celui-là a été élevé avec les poules n’a manifestement pas reçu la même éducation que toi : il prend contact avec toi en omettant les formules de politesse (“Bonjour” ? Pour quoi faire?) et, ne prend pas la peine de continuer à répondre si la chose ne l’intéresse finalement pas. C’est également celui qui te réserve des trucs, te jure à la vie à la mort qu’il va te les acheter, puis disparaît sans laisser d’autre signe de vie que le petit “vu” de Facebook, qui te signale clairement qu’il a lu tes 18 derniers messages.
Si tu tentes toi aussi l’aventure de la vente sur Internet, tu risques de croiser l’illettré, celui qui, en plus d’avoir souvent été élevé chez les gallinacées, n’a manifestement jamais trouvé le chemin de l’école. Rigolo au premier abord, je dois t’avouer que leurs sales habitudes font saigner les yeux de l’amoureuse du français que je suis (tu sais la personne chiante qui te reprend à toutes les phrases “Si j’aurais été” “on dit si j’avais”. Ne cherche plus, c’est moi!). Et parfois, tu vas même jusqu’à ne pas comprendre de quoi ils te causent.
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Tu vas aussi y voir son cousin, celui qui ne connait pas la ponctuation. Pour un peu que tu tentes l’expérience de lire sa tirade à haute voix, prend une grande respiration avant et vas-y d’une traite.
La catégorie suivante est celle qui englobe tous ceux qui feraient mieux de se mêler de leurs culs affaires, plutôt que de venir mettre leur nez dans les tiennes.
Il s’agit, par exemple, sur les photos indiquées “proposez moi votre prix” de la personne qui commente chaque article avec le prix qu’elle pense correct pour ce que tu vends, mais sans être intéressée à l’acheter. “Juste pour t’aider”….. Altruiste en somme?
Ou encore de cette personne qui se prend pour une justicière et commente ta photo quand celle-ci, selon elle, ne correspond pas à l’article que tu vends ou si le prix demandé lui parait exagéré. Un peu Superman, elle s’est donné pour mission d’empêcher les pauvres acheteurs d’acquérir des articles qu’elle ne trouve pas vendus à leur juste valeur! (Et elle perd vite patience, utilisant le bouton “bloquer” plus vite que son ombre.)
Il arrivera aussi, parfois, que tu décides de mettre certaines choses à donner. Tu tomberas donc, à coup sûr, sur la personne à l’affût. Celle-ci doit avoir un filtre qui englobe les mots “à donner” “à offrir” ou encore “gratuit” car elle se jette toujours en premier sur ce genre d’offres. De plus, elle n’a aucune gêne et veut toujours prendre tous les articles qui sont à donner (sans en laisser pour les autres) et met même des options sur certains autres (“si tu ne vends pas cette robe (étiquetée à 5.-) et que tu la mets à donner, dis-moi, je suis intéressée”). Fais attention, elle va aussi probablement essayer de te faire te déplacer pour lui amener les choses gratuites, afin d’économiser 7.- de frais de port (“Oh, tu vas à Lausanne demain, tu penses que tu pourrais venir à Nyon, c’est pas si loin”) (+ 35 minutes quand même)
Tu devras aussi avoir les nerfs solides car certaines personnes ne vont pas venir aux rendez-vous convenus (alors que tu te déplaces pour qu’elles évitent de dépenser des sous en frais de port), la plupart du temps sans même prévenir. Il y a aussi celle qui doit passer chez toi en fin de journée pour un article gratuit et que tu attends jusqu’à 23 heures avant de recevoir un message “ton appartement était trop loin finalement, j’ai pas eu le courage de venir” puis qui, le lendemain, s’offusque que tu aies donné ledit article à quelqu’un d’autre! Sache aussi que, dans la plupart des cas, tu n’auras plus jamais aucune nouvelle de la personne qui t’as posé un lapin et ce, même si tu la relances 417 fois.
Idem pour celle avec qui tu as conclu le deal, mais qui ne donnera plus jamais signe de vie (ou à peine!). Merci pour le temps perdu!
Un de mes favorites reste la reine du marchandage, celle qui pinaille pour 2.- (“37.- c’est trop cher, je prends pour 35.-“) ou encore celle qui veut t’acheter un article en parfait état pour 10.-, alors qu’il est vendu 115.- neuf sur Amazon. (et que tu en demandais 40.-)
Quelques personnes vont aussi te prendre pour le supermarché du coin en te demandant si “par hasard” tu n’aurais pas tel ou tel article. Parfois, cela fait sens, parfois moins. (Désolée madame, mais je ne vends pas de tourneuse-fraiseuse.) (Véridique!)
Tu as ensuite trois catégories bien distinctes mais intimement liées :
– celle qui a envie de faire connaissance
– celle qui veut faire la conversation…. et puis non finalement (au final, tu ne sauras jamais vraiment ce qu’elle voulait.)
– le dragueur, celui que tu excites parce que tu es “tro bone” (ma photo de profil est un pissenlit, je tiens à le préciser!) ou celui qui veut se marier avec toi (et t’envoyer une photo de sa teub, mais la demande en mariage arrive toujours avant!) Le plus souvent, le dragueur et l’illettré ne forment qu’une seule et même personne.
Par ailleurs, fais attention à ne pas le vexer, il devient vite agressif (et complètement con, mais pas sûre que ton refus y change quelque chose!) et parfois, même, il va t’envoyer de jolies photos de femmes en posture “délicate” avec un mâle derrière (j’ai cropé le truc histoire de pas finir blacklistée sur Google, mais tu vois l’idée en bas d’image.)
Enfin, tu as la personne qui utilise un mot de passe tout pourri (“justinbieberjetaime” ou “monchatcaramel”) et qui se fait pirater son compte. Le méchant pirate utilise alors la boite mail Facebook de sa victime pour emmerder réquisitionner ses amis, afin qu’ils téléphonent à un numéro surtaxé. Je me demande d’ailleurs combien de personnes se sont faites avoir par ce scénario tout pourri, toujours identique, et dont l’auteur agrémente systématiquement chaque phrase d’au moins 3 fautes d’orthographe.
Et puis pour terminer, quand même, il y a toutes les personnes sympathiques et honnêtes, qui font un peu attention à leur façon de communiquer, qui utilisent des virgules, des “bonjour” et des “merci” et avec lesquelles c’est toujours un réel plaisir de traiter!
Je tiens à te préciser que tous les exemples cités sont véridiques.
Ainsi, même si je me suis tapé de bonnes tranches de rire parfois, j’aimerai quand même insister sur plusieurs points (valables sur Internet mais (attention, spoiler!) aussi dans la vie!)
– la politesse basique “bonjour, merci, au revoir”
– la politesse respect de son prochain, qui consiste à dire quand on est plus intéressé par un article réservé ou quand on ne pourra malheureusement pas venir à un rendez-vous.
– la politesse visuelle : même si tu es très mauvais en orthographe, sache qu’en français la lettre “k” c’est pour koala, karaté ou kaléidoscope pas pour “komment” “koi” ou “kestuveu”.
– la politesse due aux femmes qu’on ne traite pas de “salop” ou de “putte” sous prétexte qu’on ne veut pas t’envoyer de photo de nous à poil.
Ce n’est de loin pas acquis pour tout le monde, mais, crois-moi, c’est pas si difficile et ça permet de simples et cordiaux échanges!
Et sinon, je sais que toi, qui vends sur Internet, tu en as vu des vertes et des pas mûres. N’hésite pas et partage ton expérience avec nous!
Bonjour, je découvre un superbe blog et je viens de me payer une bonne tranche de rire!
Je ris toute seule dans mon salon… merci!
Et bonne continuation!
Un immense merci pour ton commentaire qui me va droit au coeur! C’est très gentil! A très bientôt j’espère!
Amy
Coucou !
Je suis tombée sur ton blog en lisant les commentaires sur le blog de Mango & Salt et je trouve ça génial car avec mon mari on parlait justement de trouver un moyen de s’expatrier aux US dans les prochaines années. On vit en Suisse et c’est une aventure qui nous tient vraiment à cœur. A savoir qu on a petite de 18 mois et qu aucune de nos deux boîtes ne peut nous offrir la chance de partir en détaché :/ aurais-tu un conseille hormis la grande loterie pour la GC? Merci d’avance et amusez vous bien !!!
Hello Tamara! Désolée du délai de réponse, j’étais en vacances! C’est une expérience haute en couleur (et je mâche mes mots!) et qui vaut la peine d’être vécue (et qui t’oblige à revoir/repenser/remodeler certaines habitudes ou façons de penser!)
Pour répondre à ta question, il faut déjà savoir que les USA ne sont pas, administrativement, le pays le plus accueillant. Et s’il est relativement facile d’avoir un visa étudiant, le sésame qui permet de travailler est plus compliqué.
Sans transfert depuis ton pays d’origine (donc sous visa L, le plus simple pour le couple, qui permet aux deux de travailler, mais qui est aussi contraignant car c’est un visa dépendant) il te reste deux possibilités :
Trouver une entreprise aux USA qui accepte de te faire venir et te fournir un Visa de travail (Visa H1, qui offre au conjoint un Visa H4 de résident permanent, mais sans permis de travail. Donc un des deux est coincé.)
Ou alors obtenir un visa entrepreneur, c’est à dire que tu viens t’installer dans le pays en tant que touriste (sous Esta) et que tu montes ta propre boite. Tu t’en doutes, les obstacles sont nombreux, par exemple le fait que tu ne peux signer aucun contrat toi-même avant l’obtention de ton Visa E-2 (sauf erreur !), mais que pour qu’on t’accorde le fameux sésame, ton entreprise doit être prouvée viable, et donc déjà avoir des contrats signés. (Je ne sais pas si je suis très claire ?)
C’est d’ailleurs un peu le souci récurrent ici, cette histoire de serpent qui se mord la queue (“pour te faire engager, il te faut un visa, mais pour avoir un visa, il faut que tu sois déjà engagé quelque part”)
J’espère que j’aurais pu répondre convenablement à tes questions, même si je n’ai malheureusement pas de solution facile dans ce domaine !
Belle journée, Amy
C’est si bien vu, merci pour cette jolie tranche de rire ! Je rôde régulièrement sur “le bon coin”, l’équivalent français de Craiglist et c’est vrai que c’est parfois gratiné côté ortoGRaf sans parler de la majeure partie des annonces qui sont obsolètes. Je donne aussi de temps en temps sur “donnons.org”, beaucoup d’objets peuvent avoir une seconde vie et là, le moindre objet reçoit une avalanche de demandes pas toujours faciles à gérer. Finalement, je préfère souvent donner à une oeuvre comme Emmaus qui permettra à des gens de travailler en gérant ces objets devenus superflus chez moi.
Merci pour cette merveilleuse découverte, je vais revenir lire foodetc dès que possible 😉
Hallucinant et affilgeant mais il parait qu’il faut de tout pour faire un monde…
bon week end 😉
(article lu car en recherche de conseils pour vide dressing 😉 )
Il parait en effet….. je suis toujours ébahie du manque de respect et de savoir vivre des gens cependant! Bonne chance pour le vide dressing! 🙂