Vie d’expat #4
Reprendre les (bonnes) habitudes |Vol. 2
Dans ce précédent article, je t’avais conté, à chaud, les différents points d’adaptation nécessaires à ma nouvelle vie d’expatriée en terre
hostile. Je réitère l’expérience avec un volume 2. Suis-moi, c’est par là :
Au restaurant, ne pas avoir besoin de supplier demander dix fois pour avoir un peu d’eau. Je ne sais pas comment c’est chez toi, mais en Suisse, il faut toujours se battre pour obtenir une carafe d’eau du robinet, quand elle ne t’est pas carrément facturée. Ici, on te sert systématiquement des litres de flotte, et ce durant tout le repas, et sans traîner la patte plus que d’habitude. Fou.
Au restaurant, toujours, se voir enlever les assiettes à peines vidées et les verres d’eau dès la fin du repas. Parfois, même, on t’amène le ticket sans que tu aies eu la chance de demander la carte des desserts ou alors on te dit gentiment que si tu veux continuer la soirée, il faudra aller au bar, parce qu’ils ont besoin de la table. Si je comprends facilement le fond, j’ai un peu plus de mal avec la forme. Une vague impression d’être mis dehors, peut-être?
Un de mes problèmes récurent se situe au niveau des unités de mesures : je n’ai aucune idée de ce que représente 4 fl. oz, 16 inches, 5.2 feet ou encore 1 pint. (Mais je me soigne m’instruis!) (Et je commence à savoir compter en inches! Yay!)
J’ai aussi pas mal galéré avec les températures en Fahrenheit, mais j’ai découvert une petite formule très simple qui te permet de calculer rapidement un équivalent en degrés Celsius. Ce n’est pas de la précision chirurgicale, mais c’est déjà pas mal. Et comme je suis super sympa, je vais partager la trouvaille avec toi (prend une grande respiration ça marche aussi pour les quiches en maths va bien se passer) :
C = (F – 30) : 2
Celsius = (Fahrenheit – 30) divisé par 2
Donc, par exemple, s’il fait 70°F tu vas faire : 70 – 30 = 40 puis tu divises par 2 : 20°C.
(La véritable température pour 70°F est de 21,1°C.) Pas mal, hein?
Quand tu rends dans un magasin et que tu payes par carte (débit ou crédit), la machine te pose souvent un tas de questions (Si le montant est correct, si tu veux faire un don pour les enfants malades, les orphelins, les chats à 5 pattes, etc.) Il y a aussi de fortes chances qu’elle te demande si tu veux du “cashback“. C’est un peu comme si tu “achetais” une certaine somme au magasin, à savoir que tu vas payer tes courses + ton cashback au caissier, qui va ensuite te remettre la somme en main propre. Tu te ruines en fringues, et la machine te file du fric. Elle est pas belle la société de consommation vie?
Quand je visite une ville, j’ai horreur de passer pour une touriste, et je fais donc mon maximum pour me fondre à l’autochtone. Cependant, quand tu te promènes à New York, il n’est pas rare de croiser des gens qui veulent que tu soutiennes les enfants malades, que tu aides les orphelins ou que tu nourrisses les chats à 5 pattes, et je déteste ça! Du coup, quand je me fais avoir arrêter par un de ces vendeurs plein de bonnes intentions, je joue à la blonde écervelée en expliquant dans un anglais très très moyen que je ne suis qu’une pauvre touriste en visite, incapable de comprendre quoi que ce soit! (Et ça marche!) (Même la fois où je me promenais avec un cornet plein de rideaux et d’outils de chez Home Dépôt!)
Quand je visite une ville, j’ai horreur de passer pour une touriste, et je fais donc mon maximum pour me fondre à l’autochtone (bis). Cependant, quand tu te promènes à New York, il n’est pas rare de croiser ces vendeurs de rue qui veulent que tu montes sur l’Empire State Building, que tu loues un vélo, ou que tu achètes leur CD, et je déteste ça. Du coup, quand je me fais avoir arrêter je leur rétorque dans mon plus bel anglais “Comòòòn dude, I live here for God Sake“. (Et ça marche!) (Même si l’accent ricain n’est pas celui que je maîtrise le mieux!)
Traverser la route à la New-Yorkaise. Petit quizz : sur une avenue fréquentée, comment reconnaître à coup sûr l’habitant de New York du touriste ? Réponse : c’est celui qui dépasse tout le monde pour aller attendre sur la route. Même si il ne gagne que 15cm, il n’attend jamais sur le trottoir. C’est aussi celui qui regarde frénétiquement à gauche et à droite, pour estimer le temps qu’il lui reste avant de pouvoir passer ou pour calculer si il aura le temps de se faufiler entre deux taxis, ou pour regarder le numéro de la rue. Car tout New Yorkais qui se respecte sait par exemple qu’il est impossible de traverser la 34e au rouge, mais que la 43e est “free to go”, parce qu’il n’y a jamais de trafic. Enfin, l’habitant de NY est toujours le premier à se lancer pour traverser, avant même que le feu ne passe au vert blanc, car il sait mieux que personne déceler le petit mouvement de ralenti du taxi qui s’apprête à freiner au loin, tout en ayant naturellement en tête le timing de chaque feu.
Mais encore:
L’employée de la banque, qui te propose une carte de crédit “reward” qui te permet de récupérer du cash de ta facture mensuelle si… tu payes ladite facture à temps à la fin du mois (!)
Ta carte de crédit (toujours) qui te redistribues un pourcentage de tes achats! (En somme, plus tu achètes, plus tu récupères de pognon!…..)
La serveuse (ou la vendeuse) qui se présente à toi “hi, I am Tiffany” (tu remarqueras que je suis encore pleine de préjugés dans ce pays!) Moi qui suis relativement mauvaise complètement nulle pour les prénoms, j’oublie bien entendu au bout de 13 secondes et me retrouve, hésitante, à l’interpeler : “ehh…. you(?) excuse me”. C’était bien la peine!
Le système de prix, avec ses taxes et ses tips, qui fait que jamais, ôh grand jamais, tu ne payeras la somme indiquée sur l’étiquette, la carte, l’offre promo, et j’en passe! (Mais je commence à saisir vaguement le fonctionnement de la chose!)
Le petit suspens qui s’empare de toi dans les magasins / restaurants / take out, qui fait que tu ne sais jamais à l’avance si tu vas te faire ignorer royalement, traiter comme un malpropre, ou accueillir avec le sourire. Bien sûr, il y a quelques endroits dans lesquels on atteint quasi un 100% d’antipathie, mais tu as aussi parfois des surprises, comme ce caissier de Fairway qui te fait une blague en emballant ton ananas. Fou.
Et puis certaines choses sont aussi nettement moins drôles, au quotidien, mais je t’en reparlerai!
Allez, salut.
Photos : New York (sans blagues!) côté Ouest, le long de l’Hudson River. Nikon D7000 | Objectif 18-200 mm
J’ai beaucoup ri en lisant ton article, tout est tellement vrai! Bravo!
Merci Floriane, ça me rassure de te savoir aux proies des mêmes surprises 😉
C’est toujours fun de lire ces petites choses du quotidien. Je t’avoue que je t’envie terriblement de vivre dans cette crazy city !!
Merci pour ton commentaire 😉 Vivre ici est une superbe expérience, mais rassure toi, il y a aussi du négatif, comme partout je pense. Tu n’as jamais pensé à t’expatrier?
Voilà j’ai fini de lire ta vie d’expat et ça me peur et rêver en même temps. En tout cas j’ai l’impression de lire un livre, c’est assez prenant. 🙂
J’ai visité New York pour la première fois en septembre, et je n’ai remarqué que très peu de ces choses. C’est fou le contraste entre la vision d’un touriste et celle de quelqu’un qui vit sur place. 😀