Travailler aux USA #4
Quitter son travail et aller voir si l’herbe est plus verte en face (NDLR: pas toujours)
Tu as adapté ton résumé, tu as passé des entretiens d’embauche, tu as décroché un poste outre-atlantique. Bien. Mais après quelques années mois, le conte de fées prend fin et tu commences à te rendre compte des “petits” défauts de l’entreprise qui t’emploie ou encore du fait que ton collègue que tu apprécies (-ciais?) tant est manifestement né sans bras ni jambes, vu que tu ne l’as jamais vu faire quoi que ce soit de ses dix doigts, pas même ramasser un papier par terre. (Par contre les yeux et la voix, ça va, merci, puisqu’il a été tout a fait capable de remarquer ledit papier et de te demander de le ramasser!…) BREF.
Or donc, la relation passionnelle que tu entretenais avec ton lieu de travail commence à s’émousser, il est temps d’envisager d’aller voir ailleurs. Tu vas remettre ton CV à jour, le modifier avec les quelques trucs et astuces que tu n’auras pas manqué de glaner ça et là au boulot, et c’est reparti pour un tour. Quelques conseils:
- Prépare une petite réponse toute faite à l’inévitable question “mais ça ne fait que X mois que vous travaillez pour cette entreprise, pourquoi voulez-vous déjà partir?” (Et évite de répondre “parce que je bosse avec des cons”, il semble que c’est mal vu!)
- Fais attention aux sites trop intelligents qui ont retenu tes informations de l’année dernière et qui vont gentiment les renvoyer automatiquement pour la nouvelle postulation.
- Si tel est le cas, prie pour avoir un bouton “annuler”. Sinon, jure un peu et contacte le recruteur sur Linkedin.
- Recontrôle tes informations sur les sites où tu es déjà inscrit(e), notamment les formulations (tu auras sûrement fait de grands progrès dans la langue locale).
- Pense aussi à jeter un oeil aux petites cases innocentes mais qui peuvent tout changer : je m’émotionnais de ne jamais avoir reçu de réponse de l’entreprise X, malgré plusieurs postulations. J’ai appris récemment que “terminated” ne signifiait pas que j’avais décidé de quitter mon emploi, mais que j’avais été virée. Bien sûr, sur le site de cette grande entreprise, j’avais coché “terminated” pour TOUS mes anciens emplois. #OnEstBlondeOuonNeLestPas. #LAnglaisNestPasMaLangueMaternelle)
- Attends-toi non pas à ce qu’on te demande combien tu veux, mais combien tu gagnes actuellement.
- Prépare-toi psychologiquement, car si ça marche, ça peut aller très vite!
- NE-GO-CIE. On ne le dira jamais assez, New York est une ville de requins, certes, mais si tu as décroché un entretien c’est que tu vaux quelque chose. Donc fonce, vends-toi, et négocie chaque partie de ton contrat. Y compris les vacances. (Ou peut-être devrais-je dire, surtout les vacances?)
- Harcèle le RH, montre-lui que tu en veux, n’oublie pas le petit email de follow up après chaque contact, fais-lui des courbettes mais surtout, surtout, ne lui lâche pas le jambon avant d’avoir eu une réponse. Si tu le laisses out of your sight ne serait-ce qu’une minute, tu l’as perdu pour toujours.
- Finalement, le meilleur conseil si tu cherches du taf à New York tient en un mot: NETWORKING. This is a
wild wildsmall small world, baby, et il n’y a rien qui fonctionne mieux que le réseautage. (Et le petit bonus, évite de trop cracher sur tes anciens collègues, tu finiras toujours par tomber sur l’ancien manager du type en question, qui s’avère être aussi le bae de son mec! Vécu.)
Et puis un jour, joie, bonheur, tu signes chez quelqu’un d’autre. Et arrive la partie moyen rigolote, celle ou il va falloir donner ta démission. Mais bien sûr, il y a des trucs et astuces, qui m’auraient été bien utiles de connaitre pour éviter de me faire entuber comme une bleusaille avoir:
- Le délai de préavis pour quitter ta boite est de deux semaines, quel que soit le jour de la semaine. (Tu peux donner un mercredi pour le mercredi dans deux semaine, au beau milieu du mois.)
- Suivant l’entreprise, il te faudra donner une lettre, un email, ou une simple notification orale (mais connaissant ces petits comiques d’américains, je tablerais sur de l’écrit avec accusé de réception quelconque, on n’est jamais trop prudent!)
- Techniquement, et si tu veux faire les choses en ordre, tu es sensé aller travailler jusqu’au jour final. Suivant le job, l’intérêt que tu portes à la lettre de recommandation ou à l’avis de tes supérieurs, tu peux juste te barrer sans rien dire, ou ne plus te pointer pour tes derniers jours. (Je te le déconseille fortement cependant, dans un pays où le networking est ominprésent et le turnover super haut, tu vas forcément te retrouver face à un de tes anciens managers à un certain moment, et je suis pour la paix
des ménagesdans les relations pro.) - Aux USA, en temps qu’employé à temps complet (= “full timer” = le Graal), tu as le droit à des jours de vacances + des personnal days et des sick days, payés. Ces jours ne te sont pas offerts mais tu vas les “gagner” en travaillant. Par exemple, 30h travaillées = 1 heure de sickness payée. Or, ces jours, gagnés à la sueur de ton front doivent être pris avant de poser tes deux semaines de notice, sinon
tu peux te les mettre où je penseils sont perdus. Eh ouais. (Bien sûr, j’ai appris ça APRES avoir posé mon préavis… La. Blague.) - Si tu conjoint veut changer quelque chose dans sa/votre couverture maladie, c’est maintenant ou jamais. En effet, ajouter ou enlever une couverture maladie, dentaire ou occulaire(?) n’est possible qu’en cas de changement de statut marital ou de conditions de travail du conjoint. Il te faudra fournir une petite missive stipulant la date à laquelle tu vas quitter tes fonctions et le fait que tu vas perdre tes benefits, et en voiture Simone!
- Ensuite, il ne te reste plus qu’à ronger ton frein avant de reprendre le chemin de ton nouveau bonheur difficilement gagné.
Profite, enjoy, déguste, car la lune de miel ne dure qu’un temps, et tu retrouveras bien vite un tas de points négatifs à ton nouveau gagne-pain. Et si c’est le cas, remonte et reprends cet article depuis le début, ou tente le PowerBowl!
Allez, salut!
Félicitations Amy ! Mais on dirait que tu prête à faire du vélo sans les mains à NYC tant tu sembles de plus en plus à l’aise dans ton nouvel écosystème.
Peut-être un jour écriras-tu un guide de l’expatriation aux USA ?
Sympa comme tout cet article, quelle arnaque pour les jours de congés que tu perds si tu ne les prends pas avant de poser ta démission! TU m’as bien fait rire avec la case “terminated”, voilà un beau faux-ami de la langue française!
C’est toujours une belle aventure que d’aller vivre à l’étranger ! BRAVO!
Merci pour ton message et pour la visite! A bientôt!