(RE)PASSER SON PERMIS DE CONDUIRE À NEW YORK | PRE LICENSING CLASS

Après avoir bûché pendant des heures afin d’essayer de tirer une certaine logique des étranges mais néanmoins réels panneaux routiers américains, j’ai finalement passé mon permis théorique.

Arrivée au DMV (department of motors vehicles, le service des autos, quoi), la charmante préposée à l’accueil me donne un numéro correspondant à l’ordinateur sur lequel j’effectuerai mon test et me signifie bruyamment qu’elle en a terminé avec moi : « NEEEEEXT ».

Je m’installe donc devant l’écran qui m’a été attribué, entre un monsieur et une dame, déjà bien affairés. Et j’attends. Que l’écran s’allume, que les poules aient des dents, je ne sais pas vraiment, toujours est-il que j’attends. Et ce n’est que quelques minutes plus tard, quand je vois le Cher-et-Tendre toucher son écran d’un geste désinvolte, que je réalise que ledit écran est tactile, et que j’aurais pu attendre longtemps qu’il s’allume tout seul. #minuteblonde

Les deux premières questions portent sur mon deuxième prénom et ma date de naissance, je gère. Les choses se corsent quand je décide par précaution de faire le « pré test » : un cheval s’affiche sur l’écran, à mon grand étonnement. Manifestement, l’entrainement n’avait pas pour but de me préparer une dernière fois à l’examen, mais consistait seulement à tester mes capacité à cliquer sur un écran avec mon doigt (compte tenu des précédents événements, je ne peux cependant pas lui en tenir rigueur).

A mi-chemin, après avoir entendu ma voisine soupirer à de nombreuses reprises sur ses questions manifestement difficiles, je me décide à jeter un coup d’œil sur son écran. La pauvre était face à un panneau ma foi bien compliqué : le panneau stop (!) Quant au gentleman hilare à ma droite, on lui expliquera gentiment après son test que malheureusement, il a encore échoué et que pour sa prochaine – et quatrième – participation il faudra quand même qu’il pense à réviser.

Et moi dans tout ça ? 19/20, m’étant peu étonnamment trompée sur une question mathématique. En même temps, j’avais de la marge, le score nécessaire pour passer avec succès le test étant de 14/20 ! (Oui, oui !)

Parée d’un merveilleux permis « apprenti conducteur », il me reste encore une étape- et pas des moindre- avant d’aller tâter du volant : la pré-licensing class (cours de sensibilisation pour les Suisses).

C’est donc un samedi matin neigeux, l’œil morne et la fesse moulée dans un hybride de pyjama et de pantalon de yoga, que mon mug de thé et moi nous installons dans une salle de classe sans fenêtre pour 5 heures de cours sensés nous sensibiliser aux dangers de la route. L’homme qui nous reçoit à la sympathie d’une porte de prison, et c’est avec un taux de motivation au moins égal au nôtre qu’il nous lance le premier dvd d’une longue (très longue) série.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur (et parce que ma batterie de téléphone ne tiendra jamais 5 heures d’Instagram intensif), je décide de me sacrifier pour VOUS, lecteurs, et de prendre quelques notes. Des scènes palpitantes, des conseils indispensables et des citations qui resteront dans les annales, le pré-licensing test américain, morceaux choisis :

Des acteurs à couper le souffle

Le film s’ouvre sur une flopée d’américains bien trop souriants (et bien trop jeunes) arborant des dents bien trop blanches et conduisant des voitures bien trop grandes pour eux. Et si mon employeur précédent semblait avoir une légère obsession à traquer les problèmes de drogue, le DMV est apparemment très, très soucieux de ceux liés à l’alcool (et au texting au volant).

Des conseils indispensables

  • « Comment faire pour que votre téléphone portable ne soit pas dangereux au volant? » “Ne l’utilisez pas !” (<- vraie réponse fournie!)
  • « L’humain ne voit pas bien la nuit, c’est pour ça qu’on a besoin de phares. »
  • « Si le pare-brise est sale, il faut le nettoyer »
  • « Voici comment bien utiliser un frein à main »
  • « Voici comment boucler une ceinture de sécurité »

 De la blagounette en nombre

  • Le moment ou la voix off mentionne que « le klaxon n’est que rarement utilisé » (cette personne n’a manifestement jamais mis un pied à New York !)
  • Cet homme qui, apercevant une bouteille en plastique vide sous la roue d’une voiture, se baisse pour la ramasser, puis l’amène tranquillement dans une poubelle. (A. dans ce pays, personne ne se baisse pour ramasser quoi que ce soit. B. Encore moins un déchet. C. Surtout pas si la poubelle se trouve à plus de 20 cm de sa personne.)
  • Qui a le plus de chances de s’endormir au volant ? (Les gens qui sortent de ce cours ?) (J’assume la blague pas drôle).

Des différences culturelles étonnantes

  • Les mains doivent être sur le volant à 9h-3h, et il faut impérativement les croiser pour tourner ledit volant (pile poil l’opposé de ce qu’on nous apprend en Suisse).
  • Les excès de vitesse, c’est mal. Mais vu que tout le monde roule trop vite, il faut suivre le flow de voiture, donc c’est pas trop grave ( !)
  • Il est interdit se conduire tout seul à son examen pratique de conduite, même accompagné d’un conducteur expérimenté ou du prof d’auto-école. (Retenez-là, elle revient dans le prochain article !…)
  • La police qui contrôle l’alcoolémie d’un mec – qui soit dit en passant est bien trop jeune pour boire, l’âge légal aux USA étant de 21 ans – en le faisant sautiller sur une jambe.
  • Placer le siège de façon à ce que les bras tendus au maximum atteignent le volant (sans compter que du haut de mon mètre 60, je n’ai aucune chance de toucher les pédales !)
  • Aux USA, les infractions au code de la route donnent des points, et le permis est retiré au bout d’un certain nombre de points accumulés. (Belle initiative, de donner des points pour les infractions !…)

Des citations hautement WTF philosophiques

  • « Avoir une voiture sans assurance peut briser des amitiés »
  • « Personne n’aime être impliqué dans un accident, surtout si on est pas fautifs »
  • « Driving is a serious business »

Et je finis par une statistique indiscutable, et qui reflète bien l’illogisme ambiant :

« Un conducteur de 16 ans a 10x plus de chances de causer un accident qu’un conducteur adulte. »

Cela va sans dire que personne n’irait ne serait-ce qu’envisager donner le permis de conduire plus tard (ou après un vrai examen de conduite….)

Et justement, le prochain billet sera consacré à l’examen pratique de conduite, j’ai nommé une véritable blague, autre point hautement discutable des habitudes américaines !

Et sinon, comment ça se passe le permis dans vos pays ?

 

10 Responses

  1. OMG, j’ai lu ton article la voix de Trump en tête. J’ai vu le tweet Potus : « Avoir une voiture sans assurance peut briser des amitiés ».

    17 ans après m’avoir régalée de vomi et pleurs en bagnole ( oui, je me souviens encore de la traversée du Canada avec mon ange baveur ), mon grand s’entraîne à frôler trottoirs, griller priorités et caler en faisant bondir la voiture. Aaaah, les joies de la conduite accompagnée, qui font que même quand je conduis, je me fais klaxonner grâce au joli petit autocollant sur la vitre arrière.

    Du coup, j’ai révisé le code avec lui et peux te confirmer; à mon avis, la majorité des conducteurs français conduisent sans se souvenir de la moitié des règles 😉 On veut l’examen Amy ( j’essaierais de me retenir de visualiser un roux à petites mains assis à côté de toi ).

    1. Le grand avantage des voitures américaines, la boîte automatique (enfin…. Je dis ça mais je peste a chaque fois, il me manque qqch, mon pied gauche s’ennuie !) Tu montreras l’article sur les panneaux à Phileas, il saura apprécier ! 🙂

      Quant à la patience des gens au volant, à croire qu’ils on oublié qu’un jour ils etaient eux mêmes décorés du petit L (mais vu la vitesse avec laquelle ces mêmes conducteurs oublient l’existence du clignotant, je ne suis que peu surprise !)

      Bonne chance Phileas et bon Weekend à vous! Bises ❤️

  2. Je lui ai fait tester la boîte automatique sur de petites routes désertes de Thaïlande – oui, ça change la vie. Ici aussi, les conducteurs prennent garde à ne pas user les ampoules des clignotants, c’est la bête noire de Philéas en abordant un rond-point ( moi je me contente d’hyperventiler en pensant à ce qui reste de mon embrayage ).

    1. Je suis pour l”instauration de prunes pour les abrutis qui ont pris le clignotant en option. Non mais franchement, en plus il est juste à côté du volant, c”est pas qu-il est si difficile à trouver! Bises Daphné!

    1. Apparemment il doit y avoir des moyens de filer quelques billets sous la table pour éviter les 5 heures, mais tant qu”à faire le truc, on l”a fait jusqu”au bout 🙂

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